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Textiles sacrés : se relier à l’invisible

Quelques photos légendées d’une exposition textile intitulée Mondes Sensibles, découverte au musée Bargouin à Clermont-Ferrand. La magie et le rituel/sacré ne sont jamais loin.

Capuche d’enfant, peuple Shin, province Khyber Pakhtunkhwa.

Les costumes traditionnels du peuple Shin, des bergers nomades vivant dans la région de l’Indus Kohistan, sont décorés de plombs, porte-clés, chaînettes, fermetures éclairs, cadenas et boutons en laiton. Les capuches dont les femmes revêtent leurs bébés sont ornées de façon similaire, dans un but de protection.

Détail d’un plastron pour enfant, Turkménistan.

Les décorations en perles, en broderie, les coquillages et les sequins servent à éloigner les mauvais esprits et à protéger des maladies.

Couverture pour bébé, peuple Tai Nuea, Laos.

Au Laos, les textiles ont toujours une signification spirituelle, car ils sont étroitement liés à leurs croyances où se mêlent tradition bouddhiste, mythes et rituels animistes plus anciens. L’un des symboles les plus importants est le motif en spirale, représentation du « Naga », divinité serpentine qu’ils considèrent comme leur ancêtre. Le symbole du losange est un récent puissant que l’on retrouve tout aussi fréquemment. Ces motifs sont très appréciés sur les tissus liés aux enfants car dotés du pouvoir d’appeler les esprits et de protéger le porteur des forces du mal.

Détail d’un porte-bébé du peuple Shipibo, Pérou.

Confectionné à partir de bandes d’écorces ou de coton tissés par la mère, et des pendeloques en os, gravées chacune d’un motif unique à caractère protecteur, réalisées par le père.

Détail d’unChyrpy (manteau richement brodé) de la tribu Tekke, Turkménistan.

Les broderies consistent en des rangées de tulipes stylisées, symbole de fertilité et d’abondance.

Bannière cérémonielle, Kain roto, peuple Toraja, Indonésie.

Considérées comme sacrées par les populations locales, les bannières roto sont dressées sur de hauts poteaux en bambou lors des funérailles d’un personnage de haut rang. Les motifs, assimilés aux étoiles et au soleil dans l’univers, ont une portée symbolique d’une grande complexité, difficile à appréhender.

Tunique de femme chamane, peuple Yi, Chine.

Les pratiques spirituelles du peuple Yi résultent d’un mélange d’influences religieuses diverses. Lors des rituels, la chamane (bimo) revêt une robe chasuble en coton teint à l’indigo, ornée de motifs géométriques formés d’applications de tissus, de broderies ou obtenus par la technique du batik.

Blouse de femme, Albong Sanlah, peuple Bilaan, Philippines.

Les blouses réalisées et portées par les femmes Bilaan sont riches de connotations religieuses. Ces textiles sont souvent utilisés dans des rituels d’invocation de divinités, pour assurer la protection du créateur, du porteur et de la communauté à travers des motifs en perles de nacre.

Tissu de cérémonie, Sarita, peuple Toraja.

Chez les Toraja, la protection textile est intimement liée aux mythes et aux cérémonies. Parmi eux, la sarita, une bannière cérémonielle suspendue aux pignons de la maison ancestrale d’un clan, dont les spirales, losanges et cercles concentriques sont des symboles forts évoquant fertilité, noblesse et convivialité. Elle accompagne aussi de nombreux rituels essentiels à la vie de la communauté, réparties en deux catégories : les rituels de l’Ouest et ceux de l’Est. L’ouest ou Royaume du soleil couchant est associé aux rites funéraires. A l’Est ou Royaume du soleil levant, les rites célèbrent la vie et la fertilité.

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