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Men dressed as babugeri mummers for the pagan inspired annual mummer carnival in Bansko, Bulgaria. P

Men dressed as babugeri mummers for the pagan inspired annual mummer carnival in Bansko, Bulgaria.

Photo by Charles Freger from his Wilder Mannseries.

FromBulgaria Travel:

The custom of “Mummers” (“Kukeri”) in the Bulgarian lands was originated thousands of years ago. It was celebrated by the Thracian tribes when meeting their new year and the beginning of the new planting season associated with tilling the fields. With their rituals the Kukeri dance the winter away and welcome the coming summer fertility. In different parts of Bulgaria the mummers go out at different times - right after the New Year or in March after Shrove (these celebrations correspond to the Western Christian Carnival). Mummers have different names: babugeri, pesyatsi, bear-leaders, elders, Kukove. They dress in leather or with a mixture of male and female clothes and put on scary masks, hang bells and carry swords or sticks to frighten away the frigid and fruitless winter. Then they dance in the streets to scare the evil forces and to banish the cold and perform rituals for fertility and health such as plowing, sowing, and others.


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Charles Fréger, Cimarron (Panama, Belize, Guatemala, Mexico), 2014-2018Charles Fréger, Cimarron (Panama, Belize, Guatemala, Mexico), 2014-2018Charles Fréger, Cimarron (Panama, Belize, Guatemala, Mexico), 2014-2018Charles Fréger, Cimarron (Panama, Belize, Guatemala, Mexico), 2014-2018

Charles Fréger, Cimarron (Panama, Belize, Guatemala, Mexico), 2014-2018


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ph. Charles Freger, Tiznao, Dominican Republic from the Cimarron series, 2014-2018

ph.Charles Freger, Tiznao, Dominican Republic from the Cimarron series, 2014-2018


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frenchwitchdiary:

The Wilder Man

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Pendant deux ans, Charles Fréger sillonne l'Europe du nord au sud, de la Finlande au Portugal, en passant par la Roumanie, l'Allemagne et la Slovénie, à la recherche de la figure du “sauvage” telle qu'elle survit dans les traditions populaires locales.

Ces images archétypales, mi-homme mi-bête, animal ou végétal, ressurgissent du fond des temps à l'occasion de fêtes rituelles, païennes ou religieuses, célébrant le cycle des saisons, les jours gras, le carnaval ou la veille de Pâques. Dans le fond commun des sociétés rurales européennes, ces personnages ou animaux emblématiques représentaient des figures protectrices ou des symboles de fécondité. Elles évoquent aujourd'hui un monde imaginaire, impulsif et physique où chacun perçoit une relation ancestrale à la nature, où émergent les ressorts de notre animalité et parfois le désir régressif inhérent à certains de nos comportements. Charles Fréger parle d’« une figure zoomorphe dont l'aspect rudimentaire et la tenue rituelle renvoient à une nudité universelle ».

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La tenue ne laisse apercevoir que très peu de peau, la silhouette humaine est complètement ensevelie sous une avalanche de lourdes fourrures, laines, grelots, cornes et autres matériaux et accessoires. Là encore, photographiant en dehors des périodes de fêtes ou de carnavals, il met en scène ces personnages dans un paysage naturel qu'il choisit souvent large et ouvert. Il y a aussi cette autre liberté prise à l'égard des silhouettes elles-mêmes, n'hésitant pas à en omettre certaines volontairement, et à en photographier d'autres de dos, revendiquant la partialité de son inventaire, plus poétique que scientifique.

Ponctuellement, lors de nouvelles découvertes, le photographe ajoute une silhouette supplémentaire, en Irlande, en Angleterre, en Alsace… 

Vous pouvez observer la série complète des photos ICI.

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Un pseudo-chamanisme européen ?

Certes le terme “chamane” est propre à la Sibérie, donc son utilisation ici pour ces costumes païens européens n’est certainement pas des plus appropriés. Cependant, je ne peux m’empêcher de constater des similitudes entre ces deux univers, celui des chamanes de Mongolie et de Sibérie, et celui des personnes photographiées par Charles Fréger dans son projet The Wilder Man.

Outre le nom de cette série de photographies, qui suggère un aspect de l’humanité plus “sauvage”, donc moins apprivoisé, plus proche de la nature et de la vie animale que de la société organisée et aseptisée de nous autres occidentaux, on remarque que les costumes présentés par l'artiste dénotent un ensemble très riche de croyances et de spiritualité. Les détails des costumes, très hétéroclites, ont tous des motifs et composants récurrents, qui sont parfois un parallèle de ceux des chamanes sibériens.

Le costume traditionnel des chamanes

Dans le chamanisme, le costume joue un rôle d’armure protectrice pour son porteur : le monde spirite étant considéré comme dangereux (possibilités d’attaques par des entités sur le chemin pour s’adresser aux esprits supérieurs qui ont les réponses à nos questions), chaque partie a son rôle protecteur à jouer. 

Le “del” (nom du costume) est traditionnellement en tissu ou en peau, et orné de symboles et grisgris : des grelots sont cousus sur le costume, afin de faire de la musique pour appeler les esprits et leur signaler le commencement de la cérémonie en leur honneur, mais aussi pour se protéger : les grelots plats sont comme une armure, et les grelots ronds comme des balles, bref, une arme contre les esprits qui seraient mal intentionnés. Les chaussons sont en peaux avec eux aussi des bandelettes de tissus et grelots : ils sont l’armure qui sécurise les pas du chamane dans l’autre monde. La coiffe couvre toujours les yeux du chamane avec des bandelettes (ou parfois, un masque), car croiser le regard de certains esprits peut être fatal. Les plumes sur le haut de la coiffe servent à élever l’esprit et faire le lien ciel-terre. On retrouve aussi un petit miroir protecteur en laiton sur la coiffe, car il reflète les esprits mauvais qui s’approcheraient trop, et qui fuient alors face à leur propre laideur.

Lesongots sont un élément courant du costume chamanique : ce sont des bandes de tissus cousus sur le costume pour incarner les esprits. Sous le régime communiste, iels utilisaient des figurines de bois pour représenter les esprits, mais le régime les a brulé car considéré comme “non civilisé”, et donc les pratiquants les ont remplacé par des bandes de tissus intégrés aux vêtements, bien plus discrètes. (Certains chamanes accrochent des bandes blanches où chaque consultant écrit une question ou un voeu, l’assistant les accroche sur le costume du chamane qui les portera jusqu’à sa mort. Les questions sont destinées aux esprits. On observe alors une ressemblance du chamane avec un oiseau couvert de plumes blanches, grâce à l’accumulation des bandelettes au fil des cérémonies. Mais cette coutume ne se retrouve pas chez tous les chamanes, d’autres ont simplement quelques ongots sur eux pour signifier les esprits.) Dessus sont accrochés plumes, arêtes de poissons, ossements, etc, tout ce qui relie le chamane aux esprits des animaux du ciel, de la terre et de l’eau.

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Les costumes traditionnels de The Wilder Man

Sur les costumes européens (toutes les images de cet article en sont), on retrouve des similitudes mais aussi quelques différences, liées à la différence culturelle et géographique. 

Le rôle intrinsèque de ces costumes portés lors de ces cérémonies campagnardes est d’incarner les vieux esprits/archétypes du folklore lors des jours de fêtes associés aux changements saisonniers et aux défilés des carnavals (le traditionnel mardi gras), de transcender la nature humaine et sa forme, pour incarner une relation bestiale et ancestrale de la nature elle-même lors de ces périodes de changement, pas pour appeler ces esprits et leur demander des questions relatives à la vie et au bien-être de la communauté, comme c’est le cas chez les chamanes.

Niveau composants du costume, le vêtement recouvre très souvent entièrement le corps ainsi que le visage, comme chez le chamane. Souvent en fibres naturelles végétales, textiles, ou en peaux de bêtes. Les petits grelots chamaniques laissent place en Europe à des cloches énormes, celles qu’on accroche habituellement aux animaux de bétail, ce qui fait le lien entre ces coutumes locales et un culte pastoral, une spiritualité propre aux campagnes.

A défaut de bandelettes recouvrant les yeux, on retrouve parfois des branchages et breloques cousues, mais surtout des masques sculptés et peints, représentant des monstres hideux (là où le chamane a seulement un miroir pour que les dits monstres s’y reflètent), fréquemment agrémentés de cornes ou défenses de sanglier, quelques fois de plumes - les éléments animaux proviennent, que ce soit en Europe ou en Asie, d’animaux chassés de façon locale. Parfois, à la place du masque monstrueux, on retrouve des crânes complets d’animaux imposants (cheval, mouton, etc), ou de masques sculptés pour évoquer un animal (les cervidés le plus souvent).

Dans certaines contrées d’Europe, on retrouve les bandelettes de tissus colorés, qui ne sont pas sans rappelé les ongots chamaniques.

Les chaussures, si elles ne sont pas recouvertes de fourrure comme le reste du costume, sont simples, souvent venant de tenues traditionnelles chez les bergers et paysans, mais ne semblent pas avoir un rôle symbolique fort comme chez le chamane de Sibérie.

Enfin, les outils/accessoires. Là où le chamane a son tambour et parfois un bâton de pluie ou hochet pour invoquer les esprits, les costumes européens sont souvent accompagnés de bâtons eux aussi, mais plus vraisemblablement des bâtons de berger ou des fourches de paysan (parfois modifiés avec l’ajout de quelques ossements. Le bâton quitte donc son domaine profane et devient élément du costume de cérémonie). Quelques fois, on retrouve également des petits balais/martinets faits de fines branches de bois, souvent utilisés pour “fouetter” (gentiment hein je vous rassure) les animaux de bétails, pour les bénir et s’assurer une bonne production et fertilité. Dans les coins où le monstre représenté est Krampus, les fouets sont celui que la créature légendaire utilise pour fouetter les enfants qui n’ont pas été sages.

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The Wilder Man

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Pendant deux ans, Charles Fréger sillonne l'Europe du nord au sud, de la Finlande au Portugal, en passant par la Roumanie, l'Allemagne et la Slovénie, à la recherche de la figure du “sauvage” telle qu'elle survit dans les traditions populaires locales.

Ces images archétypales, mi-homme mi-bête, animal ou végétal, ressurgissent du fond des temps à l'occasion de fêtes rituelles, païennes ou religieuses, célébrant le cycle des saisons, les jours gras, le carnaval ou la veille de Pâques. Dans le fond commun des sociétés rurales européennes, ces personnages ou animaux emblématiques représentaient des figures protectrices ou des symboles de fécondité. Elles évoquent aujourd'hui un monde imaginaire, impulsif et physique où chacun perçoit une relation ancestrale à la nature, où émergent les ressorts de notre animalité et parfois le désir régressif inhérent à certains de nos comportements. Charles Fréger parle d’« une figure zoomorphe dont l'aspect rudimentaire et la tenue rituelle renvoient à une nudité universelle ».

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La tenue ne laisse apercevoir que très peu de peau, la silhouette humaine est complètement ensevelie sous une avalanche de lourdes fourrures, laines, grelots, cornes et autres matériaux et accessoires. Là encore, photographiant en dehors des périodes de fêtes ou de carnavals, il met en scène ces personnages dans un paysage naturel qu'il choisit souvent large et ouvert. Il y a aussi cette autre liberté prise à l'égard des silhouettes elles-mêmes, n'hésitant pas à en omettre certaines volontairement, et à en photographier d'autres de dos, revendiquant la partialité de son inventaire, plus poétique que scientifique.

Ponctuellement, lors de nouvelles découvertes, le photographe ajoute une silhouette supplémentaire, en Irlande, en Angleterre, en Alsace… 

Vous pouvez observer la série complète des photos ICI.

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