#rodrigo amarante

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 Soy el fuego que arde tu pielSoy el agua que mata tu sedEl castillo, la torre yo soyLa espada que g

Soy el fuego que arde tu piel
Soy el agua que mata tu sed
El castillo, la torre yo soy
La espada que guarda el caudal

Tú el aire que respiro yo
Y la luz de la luna en el mar
La garganta que ansío mojar
Que temo ahogar de amor

¿Y cuáles deseos me vas a dar?
Dices tú, “Mi tesoro basta con mirarlo
Tuyo será, y tuyo será.”


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Rodrigo Amarante / La non-demande en demande en mariage (Georges Brassens)


Je suis dans la chambre, je suis dans le parc, je regarde par la fenêtre, je regarde la pluie, la neige, les branches des arbres, les rayons de soleil, je regarde les écureuils courir dans l’herbe, les pommes de pin qui tombent sur le sol depuis les branches des arbres, je vais sortir, je vois l’ombre de l’arbre qui passe par la fenêtre s’étirer sur le mur, quelquefois un écureuil passe sur l’herbe, les branches touchent presque la fenêtre, je regarde si je vois un écureuil descendre de l’arbre très vite et passer au pied des arbres dans l’herbe, le soleil est derrière le tronc noir, les branches de l’arbre entrent dans la chambre, je vais sortir de la chambre, aller me promener, je rencontrerai à la buvette la jeune fille que je rencontrerai plus tard au café de la ville, elle me dira qu’elle jouait du piano, qu’elle était trop terrifiée pour sortir de dessous le lit, qu’elle restait étendue sous le lit des jours, qu’elle ne pouvait plus bouger, qu’elle va mieux, que je rencontrerai plus tard au café de la ville sans savoir son nom, elle me dira son prénom, je lui dirai mon prénom, je lui dirai que j’écris, elle est fragile, elle parle doucement, elle me demandera si mes agitations durent longtemps, je lui dirai que je ne peux pas les arrêter, puis je ne me rappellerai plus son prénom, je l’aurai oublié, mais je n’aurai pas oublié son visage et lorsque je la verrai je lui dirai eh, bonjour, viens t’asseoir avec nous, je ne me rappellerai ni son nom, ni depuis quand je la connais, ni l’endroit où nous nous sommes rencontrés la première fois, je vais sortir, aller à la buvette, m’asseoir à une table, c’est à une table qu’elle viendra s’asseoir et me parler, elle est fragile, elle est vive.

“Anachronisme”
Christophe Tarkos



Se hoje eu já não sei teu nome
Teu rosto nunca me deu trégua


Je suis à la recherche
d’un homme que je ne connais pas,
qui jamais ne fut tant moi-même
que depuis que je le cherche.
A-t-il mes yeux, mes mains
et toutes ces pensées pareilles
aux épaves de ce temps ?
Saison des mille naufrages,
la mer cesse d’être la mer
devenue l’eau glacée des tombes.
Mais, plus loin, qui sait plus loin ?
Une fillette chante à reculons
et règne la nuit sur les arbres,
bergère au milieu des moutons.
Arrachez la soif au grain de sel
qu’aucune boisson ne désaltère.
Avec les pierres, un monde se ronge
d’être, comme moi, de nulle part.

“Chanson de l’étranger”
Edmond Jabés



Je suis l’étranger
Et ça peut se voir
Je ne parle pas
Tout à fait comme toi
Je viens de la plate-bande
Ou les aubergines
Se violacent dès l’aube
Elles sont comme moi

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